Coronavirus. Les respirateurs artificiels "Osiris 3" sont-ils inadaptés ?

La France est-elle en train de fabriquer en urgence des respirateurs artificiels inadaptés ? De nombreux sites industriels ont uni leurs forces pour produire 10.000 respirateurs en un temps record mais le modèle choisi ne servirait à rien pour les malades du Covid-19.

L'union sacrée des industriels va-t-elle aboutir à un immense gâchis ? De son côté, le gouvernement a apporté une réponse plus nuancée.

Fabrication de 10.000 respirateurs en 50 jours

L'annonce était belle début avril, lorsque l'on apprenait que 10.000 respirateurs artificiels allaient être fabriqués en 50 jours (lire notre article).
Pour cela, des fleurons ont réorientés leur production avec Air Liquide, Valéo, PSA ou encore l'entreprise Schneider Electric, dont un site est installé à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne). Des salariés volontaires se succèdent jour et nuit pour assembler et conditionner ces tuyaux qui relient le respirateur et le patient.

Un respirateur inadapté

Dans une enquête menée par nos confrères de la cellule d'investigation de Radio France, on apprend, qu'en fait, ce modèle de respirateur (type Osiris) est inadapté pour ventiler des patients atteints de Covid-19. De son côté, contactée ce jeudi, la direction de Schneider Electric ne souhaite pas s'exprimer.

Les équipes de Schneider Electric y mettent du cœur, mais leurs efforts sont vains selon certains spécialistes, dont le docteur Matthieu Boisson (anesthésiste-réanimateur). Sur les 10.000 respirateurs artificiels commandés par le gouvernement, 8.500 sont du type "Osiris 3".
Le modèle plus adapté est le T60 de Monnal, un respirateur artificiel plus complet, plus précis, mais aussi plus complexe à produire. Pour exemple, 1.600 exemplaires ont été commandés, soit  cinq fois moins que le modèle Osiris. De plus, pour Mathieu Boisson, après la crise, les respirateurs "Osiris" ne serviront même plus du tout.
De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran a répondu à la polémique sur les réseaux sociaux. Selon lui, la commande passée début avril était la solution la plus rapide pour équiper des lits de réanimation. Un choix de prudence rajoute-t-il dans un communiqué. Cette opération va tout de même coûter 30 millions d'euros à l'Etat.
 
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